Escapade au Maroc du Nord

Début 2018, Raphaël et moi sommes partis une semaine en sac à dos à travers le Maroc du Nord. Partis de Tanger pour rejoindre Fès en passant par Tétouan et Chefchaouen, nous avons vécu un voyage dépaysant, entre médinas authentiques et paysages montagneux. 

Tanger, la dynamique

Nous sommes arrivés à Tanger un soir de janvier, sous une pluie battante. Notre taxi ne pouvait pas nous accompagner jusqu’à notre hôtel, celui-ci étant situé dans la médina de la ville. Nous descendons donc, et ni une ni deux, plusieurs rabatteurs nous sautent dessus afin de nous proposer divers services. On a connu mieux comme début de voyage ! 

Après avoir enfin trouvé notre hôtel, nous avons pu nous réconforter avec un bon couscous marocain. Étant végétarienne, la gastronomie marocaine m’offre une multitude de choix, ce qui est très agréable pour la gourmande que je suis. Après une bonne nuit de repos, nous voici partis pour une visite guidée privée de la ville. J’aime beaucoup cette formule qui nous permet de découvrir la ville avec un guide local. Nous en apprenons davantage sur l’histoire de la ville, ses quartiers, ses bonnes adresses tout en allant à notre rythme.

Face au détroit de Gibraltar, Tanger est le premier port d’Afrique. La vue de la Kasbah est d’ailleurs impressionnante entre les bateaux et l’immensité bleue. Pour la petite anecdote, une des scène de Spectre (James Bond) se passe à cet endroit ! 

Dans la médina, nous avons découvert que Matisse avait peint la porte d’une mosquée. Elle est splendide avec ses teintes blanches et vertes. Il est d’ailleurs très agréable de se balader dans cette médina. En effet elle est très jolie et moins touristique que celles d’autres villes du Maroc.

Notre escale à Tanger fut brève, mais ce fut suffisant pour ressentir l’atmosphère dynamique et cosmopolite de la ville. Située aux portes de l’Europe et de l’Afrique, entre Méditerranée et océan Atlantique, Tanger semble à la fois empreinte de traditions et tournée vers l’avenir. Un mélange très intéressant.

Tétouan, la ville blanche

L’après-midi, nous voilà en route pour Tétouan, la ville blanche du Maroc. Seulement une cinquantaine de kilomètres séparent Tanger de Tétouan, le trajet en taxi n’a donc pas duré longtemps. Il est d’ailleurs très facile trouver des moyens de locomotion au Maroc, que ce soit en bus ou en taxi privé ou collectif. Un vrai bonheur pour nous qui ne conduisons pas !

Tétouan est surnommée la colombe blanche en raison de la couleur des façades des maisons. C’est une ville vraiment à part au Maroc et l’un de mes coups de cœur ! En effet, sa médina entourée d’impressionnants remparts est inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO et sa ville nouvelle au style architecturale hispano-marocain est très jolie. 

Nous avions réservé une chambre dans un magnifique riad à proximité de la place Hassan II (Riad El Reducto). D’ailleurs, c’est vraiment une expérience que je conseille vivement. Les splendides décors ajoutent vraiment du dépaysement et de l’émerveillement à ce voyage. 

Le lendemain, nous avons également réservé une visite privée avec un guide local. Nous avons été frappés par le contraste entre la ville nouvelle, aérée, lumineuse et la médina traditionnelle avec son dédale de ruelles plus sombres. Cependant le tout est harmonieux, c’est une belle rencontre architecturale entre passé et présent !

Chefchaouen, la ville bleue

Après Tétouan, direction Chefchaouen ! Nous avons opté pour le taxi collectif cette fois. Bon, je vous l’avoue, j’ai failli rebrousser chemin lorsque j’ai compris que nous serions 7 dans une vieille Merco des années 80, sans ceintures de sécurité (un conducteur, 4 à l’arrière et 2 sur le siège passager, imaginez-vous !)… Je suis une phobique de la voiture et je ne me sentais pas du tout à l’aise. Raphaël m’a convaincu de tenter l’expérience et il a eu raison ! Après tout, les voyages sont faits de découvertes et de dépassement de ses limites… Le voyage a duré environ 1h30 dans des routes de montagnes, avec un chauffeur digne de Fast and Furious ^^. Cependant voir ces magnifiques paysages du Rif marocain défiler devant nos yeux était vraiment inoubliable. 

Notre taxi nous a déposés tout en haut de la ville. La première étape a été de trouver notre auberge de jeunesse en déambulant par les pittoresques ruelles bleues de la ville. En janvier, il y avait très peu de touristes à Chefchaouen, ce qui a rendu notre séjour agréable. Par contre, nous avons bien ressenti les 14 degrés de notre chambre sans chauffage. Néanmoins une bonne paire de chaussettes dans le lit et le tout est joué 🙂 !

La médina de Chefchaouen est assez petite et ça grimpe assez sévèrement. Je vous conseille d’ailleurs de prendre de la hauteur pour admirer le panorama à couper le souffle qu’offre cette ville coincée entre les montagnes. Vous pourrez aussi admirer la vue du donjon de l’ancienne prison, elle vaut le coup d’œil ! Et après l’effort, vous pourrez siroter un délicieux thé à la menthe sur la place Uta-el-Haman, à proximité de la Kasbah.

Amoureux des chats, nous avons été fascinés d’en voir un certain nombre se balader tels les seigneurs de la ville dans les rues bleues. Leur présence ajoute un charme particulier à Chefchaouen, nous aurions pu rester des heures à les admirer dans tous ces camaïeux de bleus. D’ailleurs pourquoi les habitants peignent-ils leurs habitations dans ces teintes bleutées ? Tout simplement afin d’éloigner les insectes !

Fès, la culturelle

Fès fut la dernière étape de notre voyage à travers le Maroc du Nord. Pour y arriver, nous avons voyagé confortablement en bus depuis Chefchaouen. Fès est une cité impériale mais aussi la capitale culturelle du Maroc. La ville est réputée pour faire la part belle à l’artisanat et aux métiers d’arts. D’ailleurs les carreaux de faïence et les toits verts de la ville sont des ambassadeurs de ce savoir-faire ancestral. Cette ville est vibrante, pleine de vie et d’une beauté incroyable.

Tout comme celle de Tétouan, la médina de Fès est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette médina est la plus grande du monde, c’est donc un véritable labyrinthe.

Nous l’avons visité, une fois de plus, avec un guide local. Nous ne l’avons pas regretté car il est vraiment facile de s’y perdre. Nos téléphones portables n’arrivaient pas à nous localiser dans cet enchevêtrement de ruelles, c’est dire ! Pour la première fois, j’ai ressenti un sentiment d’étouffement en voyage. Je me suis sentie oppressée, écrasée par la médina et les trop nombreuses sollicitations des commerçants et des rabatteurs. Il est vrai qu’il y avait peu de touristes en janvier, et qu’ils doivent vendre pour vivre, mais j’ai vraiment eu le sentiment d’être un porte monnaie sur pattes, c’était très déplaisant. Heureusement ce sentiment n’a duré qu’une journée et j’ai au final été séduite par les trésors de cette ville.

La médina regorge de secrets, de petits passages et de merveilles architecturales. L’une d’elle est la Médersa Al Attarine. Une Médersa est une école coranique où les étudiants peuvent résider. Il n’y a plus aujourd’hui d’élèves au sein de cette Médersa, mais les anciennes chambres des étudiants témoignent de cette occupation. Ce monument est tout simplement sublime ! Les ornements des façades sont d’une finesse à couper le souffle et font de la Médersa Al Attarine un joyau architectural.

Le musée Nejjarine des Arts et des Métiers du bois n’est également pas en reste. Ce musée expose des objets en bois fabriqués par les artisans de Fès. Le bâtiment en lui-même, sur trois étages, est lui aussi magnifique. Bon à savoir : il y a un café sympa sur le toit du musée vous offrant une superbe vue sur la ville !

Autre incontournable de Fès, le quartier des tanneurs, rendu mondialement connu par le cliché de Yann Arthus-Bertrand, est à visiter absolument. Ces nombreuses cuves remplies de peaux mortes et de couleurs sont tellement impressionnantes ! J’ai quand même eu des difficultés à rester à cet endroit, en raison de l’émanation d’odeurs d’excréments de pigeons qui servent au processus du travail des peaux. On vous offre d’ailleurs systématiquement un petit bouquet de menthe à mettre sous votre nez pour rendre la visite supportable.

Pour finir, nous avons décidé de prendre de la hauteur. Le tombeau des Mérinides offre un très beau panorama sur la ville. Nous avons croisé plusieurs troupeaux de chèvres qui gambadaient deçà, delà, entre les arbres, les véhicules et même entre les tombes d’un cimetière. Le contraste était saisissant entre le tumulte de la vieille ville et cet espace plus calme. Cette pause dans la campagne marocaine fut particulièrement bienvenue après des jours intenses à travers ces médinas animées !

A voir, à faire absolument

• Flâner dans les médinas
• Se laisser émerveiller par l’architecture marocaine
• Manger un couscous et d’autres spécialités du pays
• Siroter un thé à la menthe
• Dormir dans un Riad